A la tête de la famille Karamazov, il
y a Fiodor Pavlovitch, vieillard méchant, libidineux et alcoolique.
Il possède 3 fils, frères de sang donc, qui donnent leur nom au
roman: Dimitri, l'ainé, romantique et passionné, Ivan, le second,
matérialiste et torturé, et Alexei le cadet, tout juste sorti du
monastère, idéaliste et obsédé par l'idée de faire le bien (sa
naïveté le rapproche du héros de l'Idiot), on peut ajouter à
cette fratrie, Smerdiakov, le fils illégitime de Fiodor Pavlovitch,
employé comme domestique par ce dernier et méprisé par toute sa
famille. Bien que très différents les uns des autres, les frères
Karamazov ont en commun le terrible atavisme qui les lie, et luttent
tant bien que mal contre le caractère ardent et la folie paternelle
dont ils ont hérité. Ajoutez à cela 2 femmes belles et fières qui
se plaisent à séduire tour à tour chacun des 3 frères (et leur
père) et l'intrigue est posée...
Dostoïevski fait sans doute partie de
mes auteurs préférés et pourtant je suis obligée d'admettre que
ses livres ne sont pas faciles à lire. D'emblée ils repoussent par
la complexité de leurs intrigues, les nombreuses digressions, leur
grand nombre de personnages... et Les Frères Karamazov ne fait pas
exception à cette règle. Mais il me semble que cette écriture
alambiquée s'accorde parfaitement aux récits de Dostoïevski,
exaltés, fiévreux, et qui n'ont pas leur pareil pour décrire les
troubles de l'âme humaine. A travers ce dernier roman, il traite une
fois de plus des thèmes qui lui sont chers : la croyance en
Dieu, la rédemption face au péché, la difficulté de vivre de
façon morale dans une société corrompue...En nous faisant partager
les angoisses et les questionnements des frères Karamazov, il fait
émerger leur humanité, et nous rend finalement cette terrible
fratrie profondément attachante.
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